dimanche 16 septembre 2012

Lie to Me VS Le Mentaliste






D'un côté, nous avons Cal Lightman, docteur en psychologie, de l'autre Patrick Jane, mentaliste.
2 séries, 2 héros, et aussi autant de points communs que de divergences.
  • Ce qui les rassemble : sur le fond, Lightman et Jane font le même travail, ils traquent les menteurs. A la base pour Jane, tout part souvent d'un meurtre sur lequel il enquête avec le CBI, pour Lightman, c'est un client qui vient à lui pour élucider des affaires de toutes sortes.
    Aussi bien le mentaliste que le docteur en psychologie ont une équipe compétente à leurs côté, et tous deux les traitent d'ailleurs d'une façon plutôt rude : c'est l'amour vache ! Jane ne cesse d'entourlouper Lisbon et Lightman est assez désagréable, surtout envers Eli, un de ses employés les plus doués.
    Tous deux ont également une fâcheuse tendance à agacer leur entourage, Jane ne cesse de faire des mises en scène grandiloquente pour démasquer les suspects, et Lightman, de façon souvent très abrupte n'hésite pas à mettre les gens qu'il rencontre face à leurs réelles émotions.
    En fait, ces 2 personnages sont victimes de leurs dons, un peu comme Monk qui dit lui-même « c'est un don et aussi une malédiction ». En effet, Lightman ne peut s'empêcher de débusquer le mensonge même chez ses proches. Et bien sur, face à sa fille adolescente, il est lui est difficile de mettre ses capacités de côté pour être un père « normal ». Quant à Jane, le fait d'être mentaliste lui a coûté très cher : il a perdu sa famille. A l'époque, il se faisait passer pour un medium et a provoqué le tueur en série John le Rouge qui s'en est pris à sa femme et à sa fille.
    Bien qu'entourés, Lightman et Jane semblent seuls face au monde, personne ne peut réellement les comprendre, le soutien de leurs proches est important mais ils cachent souvent leurs émotions derrière l'humour ou le cynisme.
  • Ce qui les sépare : Jane joue indéniablement plus de son charme que Lightman. A cause de la perte de sa famille, on le sent touché lorsqu'il se trouve face à des enfants. Il s'avère d'ailleurs très doué avec eux et prend toujours le temps de leur parler lors de ses enquêtes. De plus, à la différence de Lightman, Jane est animé par un désir de vengeance, s'il enquête avec le CBI c'est essentiellement pour retrouver John le Rouge. Quelque part, il semble considérer les affaires sur lesquelles il travaille avec Lisbon et son équipe comme une sorte de passe-temps en attendant d'arriver à son but.
    De son côté, Lightman semble aspirer par-dessus tout à une quête absolue de vérité. Si celle-ci met en péril les affaires de son cabinet, tant pis, il préfère perdre de l'argent que laisser triompher un menteur ! Loyal, mais dépourvu de toute diplomatie, Lightman semble beaucoup plus froid et moins sympathique que Jane. Lorsqu'Eli, avec lequel il a toujours eu une relation assez compliquée veut quitter le cabinet, Lightman ne fait rien de spécial pour le retenir, c'est tout juste s'il ne le pousse pas vers la sortie. Il semble cependant beaucoup plus protecteur envers Ria, qu'il est allé chercher dans un aéroport et chez laquelle il a décelé un don très proche du sien. Au fil du temps, et surtout des remarques de ses proches, Lightman laisse se fissurer un peu sa carapace et prend parfois sur lui pour ne pas leur dire ce qu'il voit, mais un mensonge, même bénin lui pèse malgré tout...
Ces 2 séries semblent donc très proches, mais au final, on sait bien qui a gagné... Lie to Me ne connaitra jamais de 4ème saison alors qu'une 5ème est prévue pour le Mentaliste. Il est plutôt étonnant de constater que Lie to Me n'a pas su trouver son public aux Etats-Unis, mais c'est hélas le cas. Les audiences n'ont cessé de chuter au cours de la 3ème saison. On ne peut pourtant pas remettre en cause la qualité de la série ni celles de ses acteurs, Tim Roth en tête. Pour ma part, je pense que Le Mentaliste fait preuve de plus d'homogénéité, même si Simon Baker est la star incontestée du show, les autres acteurs ne semblent pas écrasés par son charisme. Ce qui a manqué à Lie to Me c'est peut-être le fait que acteurs secondaires semblent un peu trop « faits d'un bloc », si Cal Lightman est indéniablement un personnage plus qu'intéressant, son associée Gillian fait un peu trop potiche. Seule Emily, la fille de Cal bénéficie également d'une personnalité affirmée. Bref, c'est un peu dommage car Lie to Me était une bonne alternative au Mentaliste et avait le mérite d'être plus réaliste.

mardi 11 septembre 2012

Plus belle la vie

Plus belle la vie – Une réussite à la française

C'est le 30 août 2004 que Plus belle la vie (que j'appellerai PBLV par souci pratique) a débarqué sur France 3. Même si peu de monde s'en rappelle, les débuts de la série furent difficiles. Mais France 3 s'était engagé à ne pas sacrifier ce nouveau programme sur l'autel de l'audience, et laissa donc la série trouver son public.
Il est vrai qu'au départ, les sujets abordés étaient amenés plus maladroitement, et il fallait construire la personnalité des principaux personnages. La saison 1 sera toutefois marquée par un des « grands méchants » de la série qui reviendra dans la saison 3 : le docteur Livia.
Au fil des ans, PBLV aborde des sujets de société divers et variés : l'homosexualité, (et même la bisexualité au travers du personnage de Céline), les sans-papiers, le viol, le SIDA, la prostitution...
De plus, la série est diffusée en France «en temps réel », l'épisode du 24 décembre nous montrera systématiquement le réveillon au Mistral, et il en est ainsi pour tout le reste. Cela permet de toujours se situer dans le temps et rend les personnages plus proches du public car, fait rare dans une série, leurs anniversaires par exemple tomberont toujours le même jour tous les ans, ce qui n'est pas si évident dans un programme télé !
Bien sur, PBLV n'est pas une série parfaite, je ne vais pas le nier, ce n'est pas non plus la meilleure série du monde, mais, je l'avoue et je l'assume parfaitement, j'aime la suivre au quotidien, alors, pourquoi ?
  • Ce rendez-vous, après une bonne journée de travail, ça me détend, on regarde le programme à 2, et ce petit côté rituel est rassurant.
  • Après tant d'années à suivre ce programme, je ne peux que constater que les histoires sont en général bien construites et intéressantes, même si parfois il y a des baisses de régime. L'avantage est que si l'arc narratif principal en cours ne m'attire pas plus que ça, il y a toujours une histoire secondaire plus légère qui me plaira.
  • Oui, bien sur, ce quartier connait un nombre impressionnant de meurtres et d'évènements peu agréables, mais c'est aussi le cas à Wisteria Lane, ou encore à Sunnydale (sinon Buffy n'aurait plus de travail en même temps).
  • Je constate aussi un effort certain au niveau des jeux de caméra ou mises en scène, les changements de scène sont beaucoup plus fluides qu'au départ, et l'utilisation de ralentis ou de scènes alternatives servent l'histoire à bon escient.
  • Pour finir, mon meilleur argument reste que dans les séries françaises passant sur une chaine non cryptée, PBLV est un bon exemple, certes perfectible, mais qui n'est pas si mauvais que certains le prétendent. C'est une série populaire, qui se veut un maximum grand public, je ne lui demande pas de prétendre à plus, pour moi, elle remplit son rôle principal : me divertir.
A côté de tous ces arguments, je peux aussi ajouter que PBLV mélange allègrement plusieurs genres narratifs, on suit aussi bien des intrigues policières, parfois même politiques, et il y a aussi eu du fantastique. Tout cela se fait sans jugement et sans parti pris, car les personnages principaux sont bien définis : en effet, on sait parfaitement que Mirta est plutôt de droite et catholique pratiquante, tandis que Blanche est plutôt de gauche et dans une tendance un peu bobo. Les personnages se construisent au fil du temps et évoluent : Boher, de flic plutôt raciste finit par épouser Samia, issue des quartiers nords de Marseille et qui devient elle aussi policier après beaucoup d'hésitations. Vincent, qui était plutôt intègre et sympa au départ, devient de plus en plus cynique et sa relation avec sa fille Ninon se détériore, lorsqu'il doit fêter ses 50 ans, il s'aperçoit alors que le seul ami qui lui reste est Guillaume et il commence à regretter ses attitudes passées. Blanche, qui est quelqu'un de droit finit par coucher avec le mari de sa fille et perd totalement la confiance de celle-ci... Ainsi vont les histoires des personnages du Mistral, tout comme dans toute vie ordinaire, on se brouille, on se réconcilie, on tombe amoureux, on se trompe, on se sépare...
Le cas le plus douloureux qui fut évoqué dans PBLV est sans conteste Adriana, peu épargnée par les scénaristes elle apparaît d'abord comme une femme battue par son mari, puis elle trouve l'amour avec Guillaume qui la trompe avec Luna, et enfin, alors que tout semblait à nouveau lui sourire, elle est atteinte d'un cancer du foie dont elle décède. On pourra dire tout ce que l'on voudra sur PBLV, j'ai trouvé le traitement de ce délicat sujet qui touche trop de personnes, pudique et bien choisi. Il aurait été facile pour les scénaristes de donner une fin heureuse à cette histoire, au lieu de cela, ils ont choisi de montrer la difficulté de sa situation : comment annoncer la nouvelle à ses proches ? À qui confier sa fille ? Que faire de sa vie alors qu'on se sait condamnée ?
En conclusion, car cet article pourrait être encore plus long, je dirais que PBLV est une série qui sous couvert d'être populaire aborde beaucoup de thèmes importants et qu'elle s'adresse à un public de tous les âges. Je comprends qu'elle ait ses détracteurs, mais en tant qu'amatrice de « bonnes séries », je ne considère pas PBLV comme dépourvue de qualités, bien au contraire, ce qui est populaire n'est pas forcément idiot...