jeudi 18 juillet 2013

Séries : comment survivre à la mort d'un acteur

 
Les scénaristes aiment émouvoir et surprendre les spectateurs et ils n'hésitent pas à faire disparaître des personnages forts de façon tragique. Mais il arrive aussi que la vie joue des tours à la mécanique bien huilée des histoires qui nous sont racontées. Le 13 juillet dernier, une triste nouvelle est tombée : Cory Monteith, l'un des acteurs de Glee est mort d'une overdose. Et comme à chaque fois qu'une telle chose arrive, le pragmatisme nous fait nous demander : comment la série va-t-elle continuer suite à ce drame ? Pour Glee, la question ne se pose qu'en partie, car elle a été renouvelée pour 2 saisons. Par contre, il est évident que le scénario va devoir s'adapter au décès de Cory et cela impactera sans aucun doute la série à tout jamais.
Glee est une série chorale, dans tous les sens du terme, même si certains personnages sont mis en avant, il est évident que la disparition d'un acteur y a un impact moins désastreux que si c'était LE héros du show.
D'autres séries ont connu des fortunes plus ou moins heureuses suite à la disparition d'un des leurs. L'exemple le plus flagrant est pour moi Touche pas à mes filles, l'histoire reposait en grande partie sur l'acteur John Ritter qui jouait le rôle d'un père de famille surveillant de près ses filles chéries. Malheureusement, John Ritter décède au début du tournage de la saison 2, remettant en cause l'existence même du show. Les scénaristes s'adaptent à sa disparition et intègrent son décès à l'histoire en faisant apparaître de nouveaux personnages. Malheureusement, le show ne survivra pas longtemps à son héros, et la série s'arrêtera au bout de 3 saisons.
Autre cas, tout à fait différent : Spartacus. L'acteur principal, Andy Whitfield, n'a malheureusement pas pu profiter du succès de la série qui l'a consacré, souffrant d'un lymphome, la production avait dans un premier temps retardé le tournage de la 2ème saison, mais l'état de santé de l'acteur ne lui permettra jamais de reprendre son rôle. La production décide, à contrecoeur, et en prenant un risque assez énorme de remplacer son héros. Ce cas est assez exceptionnel, car il est rare qu'un changement de personnage principal soit bien accueilli. Cependant, la série a pu être menée à son terme et a connu 3 saisons, comme souhaité par la production.
Récemment, la suite de Dallas a aussi du affronter la mort d'un de ses héros : Larry Hagman alias LE méchant JR. L'acteur était malade depuis quelques temps et sa mort a été intégrée au scénario. Souvent, la mort réelle de l'acteur et celle de son personnage se confondent, j'ai pour ma part apprécié la façon des scénaristes de Desperate Housewives de donner à Karen McCluskey une fin digne d'elle. Pour les spectateurs, il est bien évident que les personnages et les acteurs qui les incarnent sont liés pour toujours, et on sent bien que dans ce cas, l'actrice tenait une place importante dans l'équipe et que sa maladie a affecté la production, mais aussi insufflé de la créativité, ou comment tirer partie du pire pour faire le meilleur...
Je profite donc de cet article pour rendre un petit hommage à Cory Monteith en guise de conclusion. Finn n'était pas mon personnage préféré mais pour tous ceux qui aiment Glee, il tenait un rôle important, par rapport à Rachel bien sur, mais aussi en tant que premier leader masculin de la série. Finn est un personnage un peu pataud, il est un peu l'éternel ado qui « veut se prendre pour un grand » mais y réussit rarement. Nous n'aurons malheureusement pas l'occasion de voir si Finn était enfin devenu adulte et s'il pouvait de nouveau conquérir Rachel. Et surtout, Cory Monteith n'aura pas eu l'occasion de se débarrasser définitivement de son mal-être. Triste paradoxe que cette mort par overdose de l'un des héros d'une série si positive, mais grâce à la magie de ce show, Cory restera Finn Hudson. Mon regard ne sera plus le même, un petit pincement au coeur sera présent lorsque j'écouterai les reprises de Glee, et je ne regarderai sans doute plus la série de la même façon.
Ainsi va la vie, où le destin d'un acteur américain peut toucher notre quotidien...

dimanche 28 avril 2013

L'Eurovision

Ah l'Eurovision, ses « France, 2 points », ses chansons abracadabrantes, ses chorégraphies, ses costumes, ses commentateurs...
Qui n'a jamais passé une soirée à contempler un enchainement de chansons sans aucune unité artistique ? Qui n'a jamais grincé des dents en constatant qu'une fois de plus le représentant français ne serait pas le successeur de Marie Myriam ? Qui n'a jamais admis que « quand même, la chanson de l'Ukraine, elle est pas mal » ?
Bref, qui n'a jamais passé une soirée à regarder l'Eurovision, d'abord pour voir les différentes prestations, puis constater que décidément, les votes, c'est trèèèèèèèèèèès long.
Lorsque j'étais petite, l'Eurovision était une institution à la maison, pas question de rater la sacro-sainte soirée de la chanson européenne. Et bien sur, nous suivions avec intérêt les prestations s'enchainer avec plus ou moins de bonheur. Auparavant, chacun ne manquait pas de donner son pronostic sur la place de la France, et même si quelquefois la victoire ne fut pas loin, force est de constater que depuis la 2ème place d'Amina en 1991, la France aura réussi au mieux à être 4ème.
Et pourtant, on a tout essayé ma bonne dame, on a envoyé Sébastien Tellier, le clone de Chabal version musique électronique, on s'est dit que les gens oublieraient que Natasha Saint-Pier n'était pas vraiment française, on a essayé de piquer des points du côté des pays de l'est avec Patricia Kaas (ben oui les russes l'adorent alors...) et même le charmant Amaury Vassili ne nous aura pas sauvé.
Alors cette année, on envoie Amandine Bourgeois, la pétillante gagnante de la Nouvelle Star 2008.
Après tout, pourquoi pas ? Elle chante bien, elle est plutôt sympa. Oui je l'aime bien Amandine, elle n'a pas l'air de trop se prendre au sérieux, tout ça. Mais bon, honnêtement, j'ai écouté la chanson et cela m'étonnerait fortement que l'on gagne l'Eurovision avec ça. La chanson est bien, mais sans plus, le refrain n'est pas entêtant, en tout cas, en une écoute, ce n'est pas quelque chose qui reste gravé dans la mémoire. Je n'ai même pas envie de l'écouter une deuxième fois. Et ça m'embête, oui, parce que justement avec cette chanteuse, j'attendais un truc plus pop, plus frais.
Dommage, ça m'étonnerait que l'on gagne, mais si vous avez envie de voir ce qu'il en est, rendez-vous le 18 mai sur France 3 avec aux commentaires Mireille Dumas et Cyril Féraud.

dimanche 14 avril 2013

The Voice

Je n'avais pas encore parlé de ce télé-crochet, pour de multiples raisons.
Lors de la saison 1, si l'étape des auditions à l'aveugle m'avait séduite, la phase des battles m'avait carrément gonflée. On aurait dit que les chanteurs, et encore plus les chanteuses cherchaient uniquement à crier plus fort que leur adversaire. Peu agréable pour les oreilles, et peu musical, j'avais décroché. Puis, j'ai du voir quelques primes, mais je ne me souviens que de la finale. Et ça ne m'a pas laissé un souvenir impérissable...
Cette année, un peu plus concentrée, j'ai apprécié des auditions à l'aveugle d'un niveau supérieur à la première saison. Et je me suis souvent dit en voyant les talents,  « mais attends, je le connais celui-là ! », « hey ! Mais c'est la nana qui faisait une comédie musicale, bon je sais plus laquelle, mais elle est connue ». Et là, en digne spectatrice de télé crochets, j'ai retrouvé dans le désordre Claire des L5 (mauvais choix de chanson, dommage, elle a une très belle voix cette fille), Jo Soul, qui s'appelait à l'époque tout simplement Jonathan de A la recherche de la nouvelle star (ils ont bien fait de raccourcir le titre), un ancien militaire à la voix de castrat d'Incroyable Talent... Et bien sur une flopée de talents qui tenaient des rôles plus ou moins importants dans des comédies musicales et dont la voix/la tête ou l'ensemble m'évoquait quelque chose.
Et là du coup, on est forcément loin des autres émissions de ce type, car il faut bien le dire, mis à part une chanteuse de cabaret qui a offert une prestation tout aussi ratée que gênante sur une chanson dont je ne me souviens pas, point de casserole à The Voice. Passez votre chemin si vous voulez rire d'un type à l'allure improbable qui massacre du Adele ou du Céline Dion. Ici, peu de place pour l'amateurisme, il y en a bien quelques-uns pour le quota, mais dans l'ensemble, tout le monde a fait un petit quelque chose dans la musique, voire plus.
J'allais oublier, pour agrémenter le casting, on a aussi eu droit à des « filles de » et « fils de », et j'avoue ma jubilation quelque peu méchante lorsque personne ne s'est retourné pour le fils d'Hélène Ségara, j'attendais tout simplement de voir la tête de Garou qui d'un coup aurait surement préféré disparaître et se retrouver au Canada. Il y a donc aussi eu la fille de Bernard Tapie, celle de Michel Leeb, celle d'Yves Rénier... j'ai presque envie que l'on fasse un Incroyable Talent juste avec ce type de personnes pour voir. Bien sur, c'est bien de vouloir réussir sans ses parents mais dans ce cas, pourquoi le mentionner dans les portraits ? Pour l'anonymat, les enfants, c'est foutu maintenant !
Ensuite, nous avons eu droit aux battles, phase qui m'a moins soulée que l'année dernière mais que j'ai tout de même trouvé trèèèèèèèèèèèèès longue. Comptez un quart d'heure par battle, le temps que le coach annonce les noms, que l'on voit les répéts et qu'enfin on assiste à la chanson. Pour le coup, il y a souvent eu un des deux candidats avantagé. Le fait que chaque coach puisse sauver 2 talents d'une autre équipe était intéressant, mais... en fait non.
Pourquoi non ? Parce qu'au terme du premier prime, sur 20 talents, il n'en reste que 8. Tout ça pour ça ! Et là je m'interroge. Ce premier prime, franchement, je l'ai trouvé expéditif, pendant des semaines, on sélectionne, on fait s'affronter les gens, on en pique 2 aux copains, et d'un coup, bim, il faut éliminer plus de la moitié des gens d'un coup. En plus, j'ai trouvé que l'ensemble de ce premier prime était trop rapide. Autant ça trainait en longueur pour les battles, autant là, pas de temps pour les sentiments. Personnellement, je pense que le rythme de l'émission n'est pas du tout bien calculé, mais ce n'est que mon avis. Et maintenant je m'interroge, est-ce parce que la particularité de The Voice réside surtout dans les 2 premières phases ? L'émission redevient ensuite un télé-crochet classique, conservant juste l'intervention des coachs dans le choix de la chanson et le suivi du candidat comme distinguo. C'est dommage, on croirait presque qu'à présent le but est d'arriver le plus vite possible à la finale, et qui sera le vainqueur ? Le favori est Olympe, nous verrons bien !

dimanche 7 avril 2013

Quel avenir pour la scripted reality ?

Tout d'abord, il faut préciser que la scripted reality est un genre aux limites encore floues, car il s'agit normalement d'une reconstitution façon documentaire d'un fait divers. Pourtant, dans cette case, on retrouve aussi bien Le jour où tout a basculé que Hollywood Girls, ce qui n'a rien à voir !
D'ailleurs, ces 2 programmes sont sans aucun doute ceux qui sont les plus connus de ce type.
Pour ma part, la toute première scripted reality que j'ai regardée est Hollywood Girls, si si, je l'avoue. Je n'ai pas tout suivi attentivement, mais franchement, il y avait des choses très drôles, que voulez-vous quand vous mettez Kamel du Loft 2 avec Kevin de Dilemme et quelques belles filles de Secret Story entre autre, c'est assez énorme.
Le concept de Hollywood Girls est que cela raconte l'histoire d'Ayem et Caroline, parties tenter leur chance aux Etats-Unis. Chaque situation est prévue, mais ce sont les acteurs qui improvisent les dialogues. Et niveau rebondissement, c'est assez incroyable, en une semaine, ils peuvent être enlevés, drogués, souffrir d'amnésie... En gros, on se croirait un peu dans Melrose Place en vitesse accélérée. Il ne faut donc pas compter sur cette série pour retranscrire la réalité de la vie, à moins que vous connaissiez un menteur pathologique, je doute fort qu'il arrive autant de choses à la même personne en aussi peu de temps.
Du côté du Jour où tout a basculé, on est en pleine « vraie » scripted reality car pour le coup, les histoires sont censées être vraies, mais rejouées par des acteurs, là aussi plus ou moins bons.
Il faut bien le dire, cette émission est un grand moment de bonheur, ça foisonne de répliques qui tuent, de regards soupçonneux, de cascades dignes de Vidéo Gag... et pas mal d'acteurs devenus has been se bousculent au portillon pour faire une apparition dans cette émission. En passe de devenir culte, Le jour où tout a basculé restera certainement dans les annales !
Mais attention, ce n'est pas si facile de faire une scripted reality qui marche, et W9 en a récemment fait les frais. Alors que la chaine nous a abreuvé de bandes annonces fort peu alléchantes (c'est mon avis), YOLO a été lancée le 18 février. Pour la « vieille » que je suis, il m'a déjà fallu comprendre le titre, qui est en fait l'abréviation de You Only Live Once (on ne vit qu'une fois en français).
Le titre devenu moins nébuleux, j'ai tenté 2-3 fois de regarder le programme... que j'ai trouvé plus que brouillon. Les personnages étaient hyper durs à appréhender, beaucoup trop de monde au casting, les situations étaient peu intéressantes... et impossible de regarder ça au second degré comme pour un bon vieux Hollywood Girls. Honnêtement, je me demande même comment cette scripted reality a pu être diffusée et sur quel public elle a bien pu être testée ?? En plus le côté documentaire accentué par les « confessions » du casting face caméra rendait le tout encore plus flou, au lieu de crédibiliser les situations, cela faisait plus faux. Le gros souci de YOLO a été certainement de vouloir trop en faire d'un coup, et au final on a eu droit à un programme mal dégrossi qui a connu le seul sort qu'il méritait : être stoppé !
Alors que France 2 songe à remplacer Seriez-vous un bon expert par une nouvelle scripted reality appelée Par amour, quelle chaine sera la prochaine à succomber aux sirènes de ce nouveau genre ? La scripted reality finira-t-elle par remplacer la télé réalité ou bien ces 2 types finiront-ils par fusionner ? En tout cas, la scripted reality divise et fait débat, même si elle est moins trash que la télé réalité dans son ensemble, signifie-t-elle que les programmes sont tirées vers le bas systématiquement ? Seul l'avenir nous le dira...

lundi 1 avril 2013

Real Humans

Avec les extra-terrestres, les robots sont sans doute les stars les plus vues dans la science-fiction. Cet engouement ne s'est jamais démenti, notamment au cinéma, cela débuta avec Metropolis, puis les robots les plus attachants se trouvèrent dans Star Wars avec R2-D2 et C-3PO, on eut droit également à Terminator, Robocop... A.I. Intelligence Artificielle apporta un autre regard, et bien sur le blockbuster Transformers confirma l'intérêt du public pour ce genre.
Bref, les robots ont toujours été présent sur nos écrans, mais essentiellement sur grand écran. Certes, dans mon enfance il y avait Goldorak, Astro ou l'inoubliable Nono d'Ulysse 31, mais depuis, à la télévision, point de robot marquant (ou alors je les ai totalement raté !).
Heureusement, pour remédier à ce manque flagrant, la Suède nous offre une série dérangeante et intéressante : Real Humans (Äkta Människor en version originale). Afin de me faire une idée plus précise de celle-ci, j'ai pu voir les 20 premières minutes du pilote sur le net.
En résumé, dans un monde qui ressemble fortement au notre, les humains ont créé les hubots, un savant mélange d'humain et de robot. A la base, ils servent à accomplir des taches ménagères et peuvent répondre à des ordres complexes. Mais évidemment, la frontière entre humains et robots devient de plus en plus mince, une partie de ceux-ci commence à se rebeller et la situation devient difficile à gérer.
Bien sur, la série soulève des problèmes éthiques, même en n'ayant vu que 20 minutes, un peu tous les cas de figure sont évoqués : un vieux monsieur qui a pris en affection son hubot et qui ne semble pas ravi de devoir l'amener au recyclage, un « couple » de hubots semblant avoir développé des sentiments humains, le rejet des hubots d'un vieux monsieur qui préfère la violence à toute autre solution... la peur de la différence, les réflexions « ce n'est qu'une machine », tout cela renvoie à bien d'autres situations passées ou présentes. Car bien sur, le fait que les hubots ressemblent de façon troublante à des humains entre en jeu, et je me demande moi-même quelle serait mon attitude face à une telle technologie.
En tout cas, une chose est certaine, cette série ne ressemble à aucune autre et mérite d'être vue, pour cela, il vous faudra être devant Arte le jeudi 4 avril à 20h50 pour vous faire une opinion.

Vous pouvez également avoir une bonne idée de ce que cette série a à vous offrir en regardant tout comme moi les 20 premières minutes, faites attention, l'addiction vous guette déjà !

dimanche 24 mars 2013

Reprises en musique, ça marche aussi !


Il y a quelques mois, je faisais un article sur ces vieilles émissions que l'on ressort du placard.
Et bien côté musique, c'est la même chose !
Bien sûr, ce n'est pas d'hier que des artistes reprennent des tubes, de façon plus ou moins heureuse.
D'ailleurs, dans les années 70, c'était quelque chose d'on ne peut plus courant, Claude François par exemple adaptait en français bon nombre de tubes américains. Et paradoxalement, sa chanson la plus connue « Comme d'habitude » fut quant à elle reprise avec le succès que l'on connait par Frank Sinatra entre autre.
Si cette pratique a toujours été courante, elle s'est généralisée encore plus avec l'apparition des émissions musicales telles que Star Academy, Nouvelle Star, Popstars, The Voice... et c'est là qu'il est intéressant de noter les différences dans le traitement des chansons d'origine. La Star Ac a dès le début choisi de s'approprier un hymne tous les ans, avec également quelques chansons « annexes » durant chaque saison. Que celui qui n'a jamais entendu « La musique », « Paris Latino » ou autre « Laissez-moi danser » me jette la première pierre !
Côté Nouvelle Star, les premières saisons ont vu l'édition de DVD ou albums de reprise, avec beaucoup moins de succès que ceux de la Star Ac. Mais on peut retenir quelques performances notables comme Sunny de Christophe Willem ou Moi Lolita de Julien Doré.
Il faut noter que si sur la Star Ac l'accent était souvent mis sur la mise en scène (ah les chorégraphies délirantes de Kamel Ouali), La Nouvelle Star a su surprendre en proposant des orchestrations plus originales.
Et depuis quelques mois, personne n'a pu passer à côté du phénomène Génération Goldman. A l'initiative d'un Matt Pokora qui avait obtenu NRJ Award grâce à une reprise de A Nos Actes Manqués (j'en reste encore totalement interdite... comment peut-on mettre dans la même catégorie des chansons originales et des reprises ??), les chanteurs de la nouvelle génération reprennent avec plus ou moins de bonheur des grands succès de Goldman.
Sans doute décidée à s'engouffrer dans une brèche porteuse, et peut-être encouragée par son complice de The Voice, Garou, qui a lui-même sorti un album de reprises, nous apprenons cette semaine que Jenifer envisage de faire un album de chansons de France Gall.
Ajoutez à cela que des chanteurs tels que Gérard Lenorman ou Roch Voisine proposent de leur côté des reprises de leurs plus grands succès en duo, et on frôlerait presque l'overdose !
Ce regain d'intérêt pour les reprises est à mon sens une solution de facilité pour des chanteurs en mal de ventes records. Il est évidemment plus facile de faire vendre grâce à des chansons qui ont déjà marché plutôt qu'avec des albums originaux.
Bien sur, certains sont certainement dotés de très bonnes intentions : hommage à un de leur chanteur ou compositeur préféré par exemple, mais attention de ne pas tomber dans l'imitation facile, qui n'apporte rien à l'original. Et là est sans doute la plus grande difficulté, car si une reprise peut faire oublier un original, dans le cas où elle est ratée, le but est raté et le public ne suivra pas.
J'espère fortement que cette « mode » va s'estomper car la musique est avant tout pour moi une création, et les reprises ne doivent pas devenir majoritaires. Alors comme toujours je vous conseillerais d'écouter des artistes sur le net pour découvrir de nouvelles choses car aussi bien à la radio qu'à la télé, nous subissons un matraquage en règle !

dimanche 24 février 2013

Et Blade Runner trébucha...

JO de Londres, une image reste gravée dans ma mémoire : Oscar Pistorius est le premier athlète handisport à participer aux JO des valides.
Il s'élance, et sa course me semble être comme un petit miracle. Ce jour-là, Pistorius a tout simplement brisé la frontière entre les handicapés et les valides, tout est possible...
14 février 2013 : je découvre en lisant les nouvelles du jour que Pistorius est accusé du meurtre de sa petite amie.
Certes, l'affaire est toujours en cours de jugement, mais il faut bien l'admettre, tout accuse Blade Runner...
Pourquoi ai-je eu envie, et besoin, d'écrire là-dessus ?
Parce qu'une fois de plus l'histoire était trop belle.
Je ne suis pas une grande sportive, mais j'ai toujours aimé les belles images que le sport nous donne.
J'aime vibrer devant un exploit, je peux pleurer de joie ou de déception, je peux vouer une admiration sans borne à un sportif.
Autant certains sont emportés dans des circonstances tragiques : Régine Cavagnoud, Karine Ruby... autant d'autres tuent eux-mêmes leur propre légende : Lance Armstrong dernièrement a fait un très gros étalage médiatique pour finalement admettre son dopage et à présent Pistorius a détruit ce qui avait tout d'une très belle histoire.
Pourquoi ma déception est-elle si grande ?
Surement parce qu'en ce moment, dans le monde, il y a peu d'événements réjouissants. Regarder les JO ou de grands moments sportifs, ça a toujours été pour moi un moyen d'évasion. Etre derrière un sportif, une équipe, c'est toujours un moment très émouvant et très intense. Je pourrais comparer ça à un très bon concert, en dehors de la musique, le sport est très certainement quelque chose qui me pousse vers le meilleur.
Malheureusement, tout comme notre chanteur ou groupe préféré peut déraper, les sportifs ne sont malheureusement que des humains (d'ailleurs tout comme un Bertrand Cantat a tué sa compagne).
Comme n'importe lequel d'entre nous, ils peuvent tricher, mentir, voire tuer. Naïvement, je les voyais comme faisant partie d'une sphère digne du monde de Oui-Oui, celle où Coubertin rappelle que « l'essentiel, c'est de participer », celle où chaque athlète est irréprochable et nous fait seulement rêver en donnant tout.
Je sais, c'est idiot de croire encore à tout ça alors que le dopage, les matchs truqués et tutti quanti nous envahissent.
J'aurais aimé croire que l'histoire de Pistorius continuerait à s'écrire ainsi, que tout ce dont on se rappellerait à propos de lui, c'était l'espoir et vraiment, la beauté du sport absolue. Au lieu de cela, quelle que soit l'issue de son procès (et malheureusement, je ne crois plus à une fin heureuse), on ne se rappellera que de ce funeste 14 février 2013.
Dommage pour le sport, dommage pour le rêve, c'est une idole de plus qui tombe...

samedi 16 février 2013

Unforgettable

La mode est aux héros aux capacités exceptionnelles, mais dans les séries policières, d'habitude, cette spécificité relègue le personnage au rang de consultant. Que ce soit Patrick Jane, Temperance Brennan ou même Richard Castle (si si, ça compte aussi écrivain !), tous sont importants, mais, et on nous le rappelle souvent, ils ne sont « que » consultants.
Dans Unforgettable, cette règle n'est pas respectée, car Carrie Wells, l'héroïne, est hypermnésique et policière. Certes, une policière aux méthodes spéciales (Carrie joue souvent au poker dans des cercles clandestins ou sort avec le fils d'un mafieux), mais quand même. Et au fait qu'est donc l'hypermnésie ? C'est un trouble de la mémoire qui fait que l'on retient tout ce qui nous arrive. Ce qui est plutôt une pathologie permet à Carrie de résoudre des meurtres car elle retient le moindre détail des scènes de crime, des interrogatoires...
Le premier épisode nous montre les retrouvailles de notre héroïne avec son ancien équipier et amant Al Burns. Carrie aide son équipe à résoudre le meurtre de sa voisine, puis elle intègre celle-ci. On apprend aussi au fil du temps que sa mère est atteinte d'Alzheimer (cruel paradoxe quand on a une fille hypermnésique), et que sa soeur a été tuée lorsqu'elle était petite. Ce meurtre non résolu obsède Carrie, ce qui a sans doute conduit à sa rupture avec Al dans le passé.
Unforgettable pourrait être une énième série policière reposant sur un duo qui se cherche. Mais il faut bien le dire, Poppy Montgomery porte sur ses épaules une bonne partie de la réussite du show. Son personnage n'est pas lisse, elle est pleine de failles, elle n'hésite pas à être franche (trop ?), et si sa mémoire ne lui joue pas de tour, un peu comme Monk, on la verrait très bien dire « c'est un don, mais c'est aussi une malédiction ».
Dylan Walsh, dans le rôle d'Al Burns, est aussi convaincant. Après Nip/Tuck, on le retrouve dans un tout autre registre. A la fois attendri et agacé par Carrie, il tente tant bien que mal de la contenir, de la conseiller, mais on voit bien qu'il a du mal à l'empêcher d'agir à sa guise. De plus, son équipe apprécie rapidement de travailler avec elle, et dans son rôle de personne raisonnable, il se retrouve souvent seul.
Ce qui aurait pu devenir un gimmick vite lassant, voir Carrie se remémorer une scène et se concentrer sur un détail, est en fait très bien amené. Et dieu merci, les enquêtes ne sont pas toutes des copier/coller les unes des autres. Poppy Montgomery me surprend beaucoup, la voir dans des tenues à mille lieues de celles de FBI porté disparu est très appréciable, et elle méritait vraiment de tenir un rôle aussi important. Espérons que la série saura tenir ses promesses, pour le moment une saison 2 de 13 épisodes est en cours de production.

dimanche 10 février 2013

Elle s'appelait Sarah – Tatiana de Rosnay

Je l'avoue, si je n'avais pas gagné ce livre, je ne sais pas si je l'aurais lu un jour. Pourquoi ? Le sujet est dur, très dur, et en général j'évite que mes lectures soient trop « tristes ». D'autant plus qu'ici, tout n'est pas de la pure fiction, et malheureusement l'Histoire elle, est bien réelle.
Voici tout d'abord un résumé :
Julia Jarmond, journaliste américaine résidant en France et mariée à un français se voit confier la rédaction d'un article sur la commémoration des 60 ans du Vel d'hiv'.
Peu à peu, alors qu'elle découvre avec horreur les événements, Julia voit sa vie basculer lorsqu'elle comprend que sa belle-famille cache un lourd secret lié à la rafle.
En parallèle, nous suivons l'histoire de Sarah, petite fille juive de 10 ans dont le destin est également bouleversé par la rafle du Vel d'Hiv, lorsque la police vient l'arrêter avec sa famille, elle met sont petit frère à l'abri dans un placard et promet de revenir le chercher. Nous voyons ensuite la perte de l'innocence et de l'enfance de Sarah...
Que dire sur ce livre ? Déjà qu'il est extrêmement bien écrit, le récit alterne les années 2000 avec les événements de 1942 et cette narration s'avère très efficace. J'ai apprécié de pouvoir me détacher quelques pages de l'horreur du passé lorsque le récit bascule dans le présent. Car je dois dire que j'ai dû plusieurs fois interrompre ma lecture tant il m'était difficile d'intégrer ces mots et l'horreur qu'ils décrivaient. Il est toujours plus facile lorsque l'on lit un livre contenant des passages difficiles de se dire que tout n'est que pure fiction, mais ici, ce n'est pas le cas. Les pages racontant l'entassement des familles dans le vélodrome sont très dures, tout comme celles décrivant les camps de Beaune-la-Rolande.
Lorsque le passé rejoint le présent, on ne peut qu'être happé encore plus par l'histoire et par tout ce qu'elle peut faire résonner en nous.
A chaque fois que j'ai fermé ce livre, les questions se bousculaient dans ma tête, « comment toutes ces choses ont-elles pu arriver ? », « pourquoi personne n'a cherché à arrêter tout cela ? », « comment les gens pouvaient-ils fermer les yeux sur la disparition de ces familles  ? », et finalement, on ne peut que se demander une chose essentielle « si à présent, cela se reproduisait, quelle serait ma réaction ? »
Lorsque Julia enquête, elle se heurte plusieurs fois au silence ou à des gens indifférents et qui ne comprennent pas forcément son indignation. Mais elle comprend également qu'on ne savait pas forcément ce qui arrivait aux familles juives et aussi que beaucoup avaient peur.
Ce que nous apprend ce livre, c'est avant tout que le devoir de mémoire est essentiel, nul ne peut refermer ce récit sans que cela l'ait dérangé ou fait réfléchir. Pour ma part, tout comme pour Julia, la Sarah du livre fait à présent partie de ma vie. Même si cette lecture a parfois été douloureuse, elle était nécessaire.