mardi 11 septembre 2012

Plus belle la vie

Plus belle la vie – Une réussite à la française

C'est le 30 août 2004 que Plus belle la vie (que j'appellerai PBLV par souci pratique) a débarqué sur France 3. Même si peu de monde s'en rappelle, les débuts de la série furent difficiles. Mais France 3 s'était engagé à ne pas sacrifier ce nouveau programme sur l'autel de l'audience, et laissa donc la série trouver son public.
Il est vrai qu'au départ, les sujets abordés étaient amenés plus maladroitement, et il fallait construire la personnalité des principaux personnages. La saison 1 sera toutefois marquée par un des « grands méchants » de la série qui reviendra dans la saison 3 : le docteur Livia.
Au fil des ans, PBLV aborde des sujets de société divers et variés : l'homosexualité, (et même la bisexualité au travers du personnage de Céline), les sans-papiers, le viol, le SIDA, la prostitution...
De plus, la série est diffusée en France «en temps réel », l'épisode du 24 décembre nous montrera systématiquement le réveillon au Mistral, et il en est ainsi pour tout le reste. Cela permet de toujours se situer dans le temps et rend les personnages plus proches du public car, fait rare dans une série, leurs anniversaires par exemple tomberont toujours le même jour tous les ans, ce qui n'est pas si évident dans un programme télé !
Bien sur, PBLV n'est pas une série parfaite, je ne vais pas le nier, ce n'est pas non plus la meilleure série du monde, mais, je l'avoue et je l'assume parfaitement, j'aime la suivre au quotidien, alors, pourquoi ?
  • Ce rendez-vous, après une bonne journée de travail, ça me détend, on regarde le programme à 2, et ce petit côté rituel est rassurant.
  • Après tant d'années à suivre ce programme, je ne peux que constater que les histoires sont en général bien construites et intéressantes, même si parfois il y a des baisses de régime. L'avantage est que si l'arc narratif principal en cours ne m'attire pas plus que ça, il y a toujours une histoire secondaire plus légère qui me plaira.
  • Oui, bien sur, ce quartier connait un nombre impressionnant de meurtres et d'évènements peu agréables, mais c'est aussi le cas à Wisteria Lane, ou encore à Sunnydale (sinon Buffy n'aurait plus de travail en même temps).
  • Je constate aussi un effort certain au niveau des jeux de caméra ou mises en scène, les changements de scène sont beaucoup plus fluides qu'au départ, et l'utilisation de ralentis ou de scènes alternatives servent l'histoire à bon escient.
  • Pour finir, mon meilleur argument reste que dans les séries françaises passant sur une chaine non cryptée, PBLV est un bon exemple, certes perfectible, mais qui n'est pas si mauvais que certains le prétendent. C'est une série populaire, qui se veut un maximum grand public, je ne lui demande pas de prétendre à plus, pour moi, elle remplit son rôle principal : me divertir.
A côté de tous ces arguments, je peux aussi ajouter que PBLV mélange allègrement plusieurs genres narratifs, on suit aussi bien des intrigues policières, parfois même politiques, et il y a aussi eu du fantastique. Tout cela se fait sans jugement et sans parti pris, car les personnages principaux sont bien définis : en effet, on sait parfaitement que Mirta est plutôt de droite et catholique pratiquante, tandis que Blanche est plutôt de gauche et dans une tendance un peu bobo. Les personnages se construisent au fil du temps et évoluent : Boher, de flic plutôt raciste finit par épouser Samia, issue des quartiers nords de Marseille et qui devient elle aussi policier après beaucoup d'hésitations. Vincent, qui était plutôt intègre et sympa au départ, devient de plus en plus cynique et sa relation avec sa fille Ninon se détériore, lorsqu'il doit fêter ses 50 ans, il s'aperçoit alors que le seul ami qui lui reste est Guillaume et il commence à regretter ses attitudes passées. Blanche, qui est quelqu'un de droit finit par coucher avec le mari de sa fille et perd totalement la confiance de celle-ci... Ainsi vont les histoires des personnages du Mistral, tout comme dans toute vie ordinaire, on se brouille, on se réconcilie, on tombe amoureux, on se trompe, on se sépare...
Le cas le plus douloureux qui fut évoqué dans PBLV est sans conteste Adriana, peu épargnée par les scénaristes elle apparaît d'abord comme une femme battue par son mari, puis elle trouve l'amour avec Guillaume qui la trompe avec Luna, et enfin, alors que tout semblait à nouveau lui sourire, elle est atteinte d'un cancer du foie dont elle décède. On pourra dire tout ce que l'on voudra sur PBLV, j'ai trouvé le traitement de ce délicat sujet qui touche trop de personnes, pudique et bien choisi. Il aurait été facile pour les scénaristes de donner une fin heureuse à cette histoire, au lieu de cela, ils ont choisi de montrer la difficulté de sa situation : comment annoncer la nouvelle à ses proches ? À qui confier sa fille ? Que faire de sa vie alors qu'on se sait condamnée ?
En conclusion, car cet article pourrait être encore plus long, je dirais que PBLV est une série qui sous couvert d'être populaire aborde beaucoup de thèmes importants et qu'elle s'adresse à un public de tous les âges. Je comprends qu'elle ait ses détracteurs, mais en tant qu'amatrice de « bonnes séries », je ne considère pas PBLV comme dépourvue de qualités, bien au contraire, ce qui est populaire n'est pas forcément idiot...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire