lundi 13 janvier 2014

Switched

Cette série raconte l'histoire de deux jeunes filles échangées à la naissance qui s'en aperçoivent à l'adolescence. D'un côté, il y a Bay, qui a grandi dans un milieu plutôt privilégié, de l'autre, Daphne, qui vient d'un quartier pauvre et qui est sourde suite à une méningite attrapée lorsqu'elle était bébé.
Bay est celle qui a insisté pour faire un test ADN avec ses parents, suite à un cours de génétique qui l'a fait douter sur ses origines. Et en effet, l'hôpital où elle et Daphne sont nées admis ensuite avoir fait une erreur. Bay, même si elle est plutôt heureuse de retrouver sa mère biologique, vit assez difficilement l'arrivée de Daphne dans sa famille. De nature franche, directe et très artiste dans l'âme, elle en veut à ses parents, spécialement à sa mère, d'accueillir Daphne et se sent mise à part. Au fil du temps, il s'avère que Bay cherche tout simplement à savoir qui elle est, et elle sait faire preuve de sensibilité et de gentillesse.
Daphne est quant à elle à l'opposé de Bay, douce, discrète, elle semble toujours de bonne humeur et cherche à faire plaisir à son entourage. Bien que très attachée à Regina, sa « mère adoptive », elle veut aussi faire le maximum pour que sa « vraie famille » l'aime et soit fière d'elle. Si sa surdité ne semble pas être un handicap pour elle au premier abord, on s'aperçoit peu à peu que cela lui pose problème lorsqu'elle veut suivre des cours dans un lycée classique.
Autour de nos deux héroïnes gravitent bien sur leurs familles biologiques et d'adoption. Les Kennish, qui ont élevé Bay sont très aisés et adoptent en général une attitude bourgeoise et sont assez conservateurs. De fait, lorsqu'ils découvrent que Daphne a été élevée dans un environnement difficile, leur premier réflexe est de l'en sortir. Ils conçoivent sa surdité comme un élément perturbateur et reprochent plusieurs fois ce fait à Regina. D'ailleurs, ils manquent cruellement de souplesse envers celle qui a élevé leur fille biologique et ont tendance à délaisser Bay lorsqu'ils font la connaissance de Daphne. Voyant que vivre en perpétuelle confrontation ne pourra que leur apporter des problèmes avec Daphne, ils tentent de mettre de l'eau dans leur vin, mais ne peuvent s'empêcher de critiquer les choix de Regina régulièrement.
Regina, tout comme Bay, est très déstabilisée au début de la série. Elle est extrêmement fière de Daphne, et n'a jamais cessé de la pousser afin qu'elle dépasse son handicap. C'est une ancienne alcoolique, ce qui donne une raison aux Kennish de lui faire des réflexions, mais c'est surtout une femme forte, de caractère, qui assume son statut de mère célibataire.
Je ne vais pas détailler chaque personnage, car il manque le frère Kennish, la mère de Regina, Emmett, l'ami d'enfance de Daphne... toute une galerie de personnages. Donc, attardons-nous sur la série en elle-même. Déjà, indice important, c'est ABC Family qui produit ce show, il ne faut alors pas s'attendre à du HBO, mais à quelque chose de plus « propre ». Cependant, un élément important fait la différence : une partie de chaque épisode est entièrement en langue des signes, et bien sur ces séquences sont sous-titrées. De plus, les acteurs de la série qui signent sont quasi-tous des sourds, ce qui est assez rare. Les seules séquences que j'ai pu voir avec des acteurs qui signent étaient dans High Secret City qui s'appela aussi Un drôle de Shérif, mais qui en VO se nomme Picket Fences (merci la une pour ce micmac !), ou dans Weeds. Il est vraiment intéressant de voir enfin la surdité traitée en tant que sujet de société sur le long terme et non pas comme prétexte à un unique épisode. Car ici, il faut non seulement que chacun retrouve sa place dans sa « vraie » famille mais aussi qu'il s'adapte aux autres, entendants ou sourds.
Switched n'est peut-être pas une révolution, mais c'est tout de même une série fort sympathique, avec des personnages attachants, et je prends plaisir à la suivre sur la petite 6ter.

mardi 7 janvier 2014

Adieu Oncle Phil...

Tout trentenaire a regardé le Prince de Bel Air, et la disparition de James Avery ne peut que me renvoyer à l'époque du collège (aïe, le coup de vieux !) lorsqu'après une dure journée de cours, je pouvais me détendre devant cette série qui a marqué toute une génération.
Le Prince de Bel Air était avant tout un ensemble de caractères bien marqués comme souvent dans une sitcom. Un cousin qui vient d'un quartier difficile en la personne de Will, un Carlton pour moi indissociable de Tom Jones (impossible que j'entende It's not unusual sans avoir l'image en tête de Carlton en train de danser, du grand art), une Hilary tellement enfant gâtée qu'elle était un sketch à elle toute seule, et la petite Ashley qui a grandi avec la série. Il faut ajouter à cela des parents très bien incarnés, même si Vivian Banks fut interprétée par 2 actrices, Phil qui était bien sur un personnage important avec son double rôle de père et de juge, et que dire du superbe Jeffrey, un maître d'hôtel qui me rappelle celui d'Une nounou d'enfer ! Pour compléter le tableau, il ne faut bien sur pas oublier Jazz, l'ami de Will qui se fait régulièrement jeter dehors (et ce n'est pas une expression !) par Phil.
Evidemment, Le Prince de Bel Air n'a pas révolutionné la télévision. C'est une sitcom qui est restée plutôt « bon enfant » tout au long de ses 6 saisons, la drogue, la maladie, la pauvreté... sont parfois abordés, mais rien de révolutionnaire dans le traitement. Ce qui fit bien sur le succès de la série, c'est son héros : un tout jeune Will Smith qui trouve ici un terrain de jeu formidable pour faire ses preuves.
Mais il faut bien le dire, ses camarades étaient tout aussi bons que lui, et on ne peut nier le talent de James Avery qui sut tout au long des épisodes jouer un oncle tour à tour sévère, compréhensif, un brin sadique parfois mais aussi paternel. Sans l'oncle Phil, le Prince de Bel Air n'aurait pas été le même. Une page se tourne pour tous ceux qui chantonnaient le générique en attendant de découvrir les péripéties de la famille Banks, et encore un bout d'adolescence qui s'envole...

mercredi 1 janvier 2014

Amérique/Angleterre : qui fera la meilleure série ?


Une chose est sure, ces deux pays produisent des séries de qualité. A l'heure où le Docteur Who vient de fêter ses 50 ans, on ne peut que constater que ces deux nations n'ont de cesse d'essayer de faire mieux l'une que l'autre !
Et quoi de mieux pour titiller l'adversaire que de lui piquer un héros emblématique ? Et quel héros ! Sherlock Holmes en personne, le plus célèbre des détectives londoniens est actuellement au centre d'une part d'une série pour la BBC et de l'autre d'une pour CBS.
Le traitement du personnage principal diffère bien sur dans les deux cas.
Dans la version BBC, même si les personnages évoluent à notre époque, les codes de base sont là : Sherlock est certes un geek, mais il habite Londres et ses capacités intellectuelles sont hors du commun. Son comparse Watson est ici un médecin militaire revenu après blessure d'Afghanistan et leur relation est plutôt rude avant de faire place à une solide amitié.
Version anglaise + BBC = production soignée et de qualité. Donc pas trop de fioritures, et les épisodes durent 90 minutes pour des saisons composées de 3 volets chacune. Peut-être un peu frustrant, mais payant car la série a récolté de nombreux prix.
De l'autre côté de la terre, nous avons Elementary, pur produit CBS dans laquelle on peut dire sans trop s'avancer que la mythologie Holmesienne est quelque peu mise à mal. Holmes sort tout juste d'une cure de désintoxication et quitte Londres pour New York, et Joan Watson (si si, vous avez bien lu, Watson est une fille !) est une « compagne de sobriété » engagée par le père de Holmes pour veiller sur lui. Ici le format est typiquement celui des séries américaines « à succès », soit des saisons composées de 24 épisodes de 42 minutes.
Même sans détailler plus les deux séries, on ne peut que constater les différences flagrantes entre celles-ci. La série anglaise tente au maximum de respecter au mieux l'esprit de Holmes, et les épisodes sont d'ailleurs en grand partie inspirées des écrits de Conan Doyle. Les fans du détective reconnaissent d'ailleurs eux-mêmes que cette fiction respecte l'oeuvre de l'écrivain.
Elementary ne mérite sans doute pas d'être descendue plus bas que terre, mais on ne peut que constater que les américains aiment à adapter des oeuvres à leur culture plutôt que le contraire... en effet Elementary en se basant sur un binôme homme/femme (avec des acteurs plutôt très agréables à regarder en plus !) ajoute une pierre de plus à tous ces duos que j'ai déjà décrit dans un autre article. En faisant de Watson une femme, la série ne repose plus du tout sur les mêmes bases que le Sherlock d'origine. De plus, ici on peut voir Sherlock comme un héros tombé au plus bas qui bien sur sera immanquablement sauvé par sa charmante partenaire. Cela dit, je me trompe peut-être puisque la série est toujours en production, qui sait si CBS nous surprendra ?
Quoi qu'il en soit, force est de constater que les vrais fans de Sherlock ont sûrement le poil hérissé par cette adaptation américaine. Nous pourrons nous faire notre propre opinion sur Elementary à partir du 3 janvier sur M6, il faudra patienter un peu plus pour voir la suite de Sherlock sur France 2...