mercredi 6 avril 2011

Dexter : comme un caméléon



Il y a quelques années, un homme appelé Jarod sévissait sur nos écrans de télévision, poursuivi par la très sexy Mlle Parker. Aujourd'hui, un serial killer qui travaille dans la police est le héros d'une série.

A priori, rien ne relie ces 2 personnes, plutôt différentes. Jarod était à la recherche d'une vérité, alors que Dexter tente souvent de la dissimuler. Le caméléon n'était pas vraiment adepte de la violence, notre expert en taches de sang tue avec une certaine froideur.

Et pourtant, quelques points communs les rassemblent :

  • Un mentor : Sidney était la figure paternelle de Jarod, et celui-ci s'est construit à travers les simulations qu'ils effectuaient ensemble. Leurs relations sont compliquées, et tout au long de la série, on voit bien que l'affection qu'ils se portent, est réelle mais difficilement exprimable. Lors d'un épisode, on assiste à un flash-back nous montrant Jarod enfant qui donne une carte de fête des pères à Sidney, celui-ci est gêné et lui explique qu'il ne peut l'accepter. Mais la carte est toujours dans un tiroir de Sidney... Jarod aime certainement Sidney, mais il lui en veut également car sa vie est ce qu'elle est à cause du Centre et des expériences de l'organisation. Son identité n'a dépendu que de son étrange enfance et de son père désigné : Sidney.

    Pour Dexter, c'est également un père de substitution qui a forgé sa personnalité : Henry. Celui-ci était flic et a recueilli Dexter, lorsqu'à l'âge de 3 ans, sa mère fut retrouvée assassinée. Mais lorsque l'enfant grandit, Henry s'aperçut qu'il n'était pas comme les autres, il avait des pulsions meurtrières. Afin de maîtriser celles-ci, le policier décida d'enseigner un « code » à Dexter : tuer, oui, mais uniquement ceux qui le méritent, et surtout, ne pas se faire prendre. Henry est mort, mais Dexter le voit tout de même souvent, comme un sorte de conscience omnisciente. La moindre entorse au code lui vaut des remontrances certes virtuelles mais qu'il prend en compte... ou pas au fil des saisons. Car les mystères autour de Henry ne sont pas tous résolus, et Dexter doute parfois de son enseignement, lui qui rêve parfois d'être normal.

  • Une certaine candeur : Jarod a passé une bonne partie de sa vie enfermé au Centre, il ignore tout de la culture populaire. Son intelligence lui permet d'endosser tous les métiers possibles, mais il reste comme un enfant face à plein de petites choses de la vie, ce qui donne lieu à des moments pleins d'humour. Les personnes qu'il rencontre le considèrent la plupart du temps comme un sauveur et prennent donc ses réflexions pour du second degré. C'est sa force : son don de caméléon masque son manque de « connaissances du commun des mortels ». Une enfance volée et tout à apprendre pour être comme tout le monde...

    Dexter n'a pas grandi dans un environnement clos, mais le code rigide imposé par Henry l'a isolé du reste du monde. Pour ne pas se faire repérer, il ne se fait pas d'amis et ne s'intéresse pas aux filles. Devenu adulte, il travaille, a tout de même une petite amie, Rita, et surtout il a une soeur, Debra, qui l'aime. Dexter lutte en permanence entre son jeu de dissimulation (son côté sombre, le serial killer), et une certaine quête de la normalité. Pour lui, la tache est ardue, car les ¾ du temps, il ne ressent rien. Son absence de sentiments le fait se montrer franc, trop parfois, et surtout maladroit. Cela donne lieu à des quiproquos très drôles, particulièrement avec Rita et Debra. Sa soeur s'obstine à lui demander des conseils, et ses réponses brutes de décoffrage la font partir au quart de tour, elle lui dit souvent « qu'il ne comprend rien »... ce qui est totalement vrai ! Au fil du temps, l'armure de Dexter se fissure, le laissant perplexe plus d'une fois, ce qui est simple pour n'importe qui ne l'est pas pour lui. Dissimuler un meurtre, ça c'est son rayon !

    Jarod et Dexter sont 2 êtres à part, perdus dans un monde qu'ils ne comprennent pas totalement. Ces 2 héros ont un dernier point commun : ils rendent justice. Evidemment, leurs procédés sont diamétralement opposés, mais le fond est commun : les méchants sont punis. C'est ce qui explique sans doute que Dexter, malgré les meurtres qu'il commet est aussi attachant que Jarod. Après tout, l'essentiel est que le bien triomphe, non ?

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