dimanche 10 février 2013

Elle s'appelait Sarah – Tatiana de Rosnay

Je l'avoue, si je n'avais pas gagné ce livre, je ne sais pas si je l'aurais lu un jour. Pourquoi ? Le sujet est dur, très dur, et en général j'évite que mes lectures soient trop « tristes ». D'autant plus qu'ici, tout n'est pas de la pure fiction, et malheureusement l'Histoire elle, est bien réelle.
Voici tout d'abord un résumé :
Julia Jarmond, journaliste américaine résidant en France et mariée à un français se voit confier la rédaction d'un article sur la commémoration des 60 ans du Vel d'hiv'.
Peu à peu, alors qu'elle découvre avec horreur les événements, Julia voit sa vie basculer lorsqu'elle comprend que sa belle-famille cache un lourd secret lié à la rafle.
En parallèle, nous suivons l'histoire de Sarah, petite fille juive de 10 ans dont le destin est également bouleversé par la rafle du Vel d'Hiv, lorsque la police vient l'arrêter avec sa famille, elle met sont petit frère à l'abri dans un placard et promet de revenir le chercher. Nous voyons ensuite la perte de l'innocence et de l'enfance de Sarah...
Que dire sur ce livre ? Déjà qu'il est extrêmement bien écrit, le récit alterne les années 2000 avec les événements de 1942 et cette narration s'avère très efficace. J'ai apprécié de pouvoir me détacher quelques pages de l'horreur du passé lorsque le récit bascule dans le présent. Car je dois dire que j'ai dû plusieurs fois interrompre ma lecture tant il m'était difficile d'intégrer ces mots et l'horreur qu'ils décrivaient. Il est toujours plus facile lorsque l'on lit un livre contenant des passages difficiles de se dire que tout n'est que pure fiction, mais ici, ce n'est pas le cas. Les pages racontant l'entassement des familles dans le vélodrome sont très dures, tout comme celles décrivant les camps de Beaune-la-Rolande.
Lorsque le passé rejoint le présent, on ne peut qu'être happé encore plus par l'histoire et par tout ce qu'elle peut faire résonner en nous.
A chaque fois que j'ai fermé ce livre, les questions se bousculaient dans ma tête, « comment toutes ces choses ont-elles pu arriver ? », « pourquoi personne n'a cherché à arrêter tout cela ? », « comment les gens pouvaient-ils fermer les yeux sur la disparition de ces familles  ? », et finalement, on ne peut que se demander une chose essentielle « si à présent, cela se reproduisait, quelle serait ma réaction ? »
Lorsque Julia enquête, elle se heurte plusieurs fois au silence ou à des gens indifférents et qui ne comprennent pas forcément son indignation. Mais elle comprend également qu'on ne savait pas forcément ce qui arrivait aux familles juives et aussi que beaucoup avaient peur.
Ce que nous apprend ce livre, c'est avant tout que le devoir de mémoire est essentiel, nul ne peut refermer ce récit sans que cela l'ait dérangé ou fait réfléchir. Pour ma part, tout comme pour Julia, la Sarah du livre fait à présent partie de ma vie. Même si cette lecture a parfois été douloureuse, elle était nécessaire.

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